Cedelaf

Il était une fois, dans un terrier, un petit lapin qui dormait trop. Quand il était petit, sa maman lui disait: "Si tu dors trop longtemps, le marchand de sable te volera ta queue, et tu ne pourra plus t'asseoir!" Et comme le petit lapin tenait beaucoup à sa petite queue blanche et frisottée qu'il entretenait avec soin, il faisait attention à ne pas dormir trop longtemps. Mais maintenant, le petit lapin avait grandi et il ne croyait plus au marchand de sable. Il passait donc ses journées à dormir et à regarder la télévision. Un jour, après une très longue sieste, il s'aperçut que sa queue avait disparue. Il regarda donc la télévision debout. Le lendemain, c'était ses mais toutes douces et veloutées qui avaient disparu: il changeait de chaîne en utilisant ses dents. Ensuite, ce furent ses oreilles qui furent avalées par le marchand de sable. Mais le petit lapin était très courageux et il continua à regarder la télévision, même sans le son. Ensuite, il perdit ses deux jambes en une nuit. Il regardait la télévision sur le ventre. Puis le marchand de sable lui vola ses yeux. Alors le petit lapin se rendit compte qu'il ne pourrait plus jamais regarder la télévision, et cela le rendit très triste. Moralité: il faut toujours écouter sa maman. ≠Fin≠

Il était une fois, sur un étal de marché, un petit citron jaune qui rêvait de devenir plus gros. Il enviait beaucoup la tomate et ses douces rondeurs. Il alla donc trouver le cageot de tomates, et leur demanda: "Comment faites vous pour être si rondes?" Et les tomates lui répondirent: "Nous nous remplissons d'eau, nous nous remplissons d'eau!" Le petit citron alla ensuite trouver la courgette, dont il enviait la longueur: "Comment fait tu pour être si longue?" Et la courgette lui répondit: "Je pousse près du sol, je pousse près du sol!" Le petit citron se rendit ensuite chez l'aubergine, dont il enviait l'imposant diamètre: "Comment fais tu pour être si diamétrale?" Et l'aubergine lui répondit: "Je tourne, je tourne!" Le petit citron retourna dans son cageot avec les autres citrons. Il réfléchit à toutes les réponses qu'on lui avait donné, et se rendit à l'évidence: jamais il ne pourrait se remplir d'eau comme les tomates, jamais il ne pousserait près du sol comme la courgette, jamais il ne tournerait comme l'aubergine. Cette réflexion le rendit très triste. Mais il était très courageux, et puisqu'il n'avait pas pu réaliser son rêve, il décida d'offrir son corps à la science. C'est pourquoi on le retrouve aujourd'hui sur les cheveux des vacancières qui veulent blondir bio.

Il était une fois, dans un berceau à dentelles type XVIIIème, deux petits chiots qui dormaient. Ils étaient très très serrés et cette position inconfortable leur donnait des migraines abominables. Un jour, un des chiots dit à l'autre: "Tu prends trop de place! Tu m'empêches de dormir! Je suis si serré que je ne peux pas me reposer tranquillement! Je me sens boudiné!" Et l'autre chiot lui répondit: "C'est toi qui es trop gros! Ce sont tes oreilles qui prennent trop de place!" Et GNAP!, il lui mangea les oreilles. "- et toi, ce sont tes pattes antérieures qui prennent trop de place! GNAP! - et toi, tes pieds! GNAP! - et toi, tes cuisses! GNAP! - et toi, ton ventre! GNAP! - et toi, ta tête! GNAP! ..." Le chiot sans oreilles, sans ventre et sans pieds sourit et s'endormit enfin. ≠Fin≠

Il était une fois, dans un lointain pays, une jolie princesse. C’était la plus belle et la plus mignonne de toutes les princesses. Elle avait de longs cheveux blonds qu’elle coiffait tous les matins avec un peigne en forme de coquillage. Un jour, le roi son père lui dit : "ma fille, il est temps de te marier !" Mais la princesse ne voulait pas. Alors elle appela sa marraine fée : "marraiiine, maraiiiine !!" Et paf, elle se transforma en canard. Quand le roi vit cela, il pleura toutes les larmes de son corps. Il pleura tant et si bien qu’il inonda le château, et que tous moururent noyés à l’exception de la princesse-canard. ≠Fin≠

Il était une fois, dans un lointain rayon de supermarché, un pauvre petit paquet de gâteaux qui s'ennuyait. Il se sentait seul, si seul, et tellement triste. Personne ne voulait de lui. Les consommateurs lui préféraient les cookies et les Granola, et lui restait sur son étagère en attendant un acheteur qui vienne le sortir de sa mélancolie. Il attendit longtemps, très longtemps, mais personne ne venait l'acheter. Alors il essaya de se chercher des amis sur son rayon. Mais les autres paquets de gâteaux le harcelaient: "Tu n'es pas croustillant! Tu manques de croquant! Tu es si gros que tu mérites d'être rangé avec les paquets familiaux! Tu n'es bon qu'à nourrir les pigeons!". Le pauvre petit paquet de gâteaux se sentit affreusement rejeté. Il décida donc de se trouver une compagne, et partit à la découverte des autres produits du supermarché. Il parcourut le supermarché en long, en large, en travers, en diagonale, en spirale, en cercles concentriques, en chassé-croisé, et même à cloche-pied, mais partout les réactions étaient les mêmes... Le petit paquet de gâteaux se sentait très triste de se voir cruellement rejeté, mais il ne désespéra pas et décida d'aller se chercher de la compagnie dehors. Alors il prit son élan, courut très vite, et sauta dehors. Alors un 4x4 arriva et écrasa le pauvre petit paquet de gâteaux innocent. ≠Fin≠

Puisqu'un jour ou l'autre il faut bien commencer... je me lance donc! Quand j'étais petite, j'adorais qu'on me raconte des histoires. Il faut croire que ça me manque encore, que j'en suis frustrée et que je le vis très mal, puisque je cherche moi aussi à retrouver ces histoires perdues. En général, elles proviennent des bribes de contes qui me restent dans le cerveau, qui sont remélangées à la sauce actuelle avec un brin de fantastique, ce qui donne une espèce de mixture de personnages dont les époques et les lieux se mêlent, et qui finalement n'a aucun lien avec l'histoire initiale. Ainsi, le remake de Cendrillon ressemblera plus aux dernières aventures du concombre masqué qu'à un conte de fée, c'est la magie de l'esprit, youpi. PS: j'aime les fins tragiques. Que dis-je, j'adore les fins tragique. Je les surkiffe à mort. N'oubliez pas de vous munir d'une boîte de mouchoirs si vous avez la larme facile! Spéciale kassedédi à Simon, si sensible.